Le nouveau projet de Laurence Dauphinais est né entre autres d’une fascination de l’artiste pour ce qui oppose et rassemble les communautés théâtrales francophone et anglophone de Montréal. Par ce projet qui fait se rencontrer des publics qui s’ignorent l’un et l’autre, elle cherche à comprendre sur quels récits ont été fondés chacune des communautés artistiques. Le titre de la pièce n’est pas anodin. Cyclorama veut donner à entendre plusieurs points de vue simultanément. Un panorama, en quelque sorte. Entre ainsi en scène Allison Moore. Forte de plus de 15 ans de pratique, cette artiste numérique réinterprète et reconstruit le monde par ses cartographies vidéos immersives de paysages urbains et naturels. Nous avons été conquis par la vision circulaire de celle qui assure la conception vidéo de Cyclorama.
Originaire de la Colombie-Britannique, c’est à Montréal qu’Allison Moore vit et puise son inspiration au quotidien. Après des études en arts interdisciplinaires et en production cinématographique à l’Université Concordia, elle développe une pratique libre et participe à des résidences, des ateliers et des expositions partout à travers le monde entier. Son travail a notamment été présenté au Japon, en France et au Brésil. Dans ses créations vidéographiques immersives qui se déploient sur des écrans multiples, l’artiste réinterprète et reconstruit le monde comme un paysage métaphorique dans lequel les êtres sensibles sont en synergie avec ce qui les entoure.
Allison Moore : vision circulaire
Son approche mêle constamment recherche et création. S’intéressant aux publics actifs et passifs ainsi qu’aux expériences individuelles et collectives, elle étudie les différentes façons d’observer et interroge la relation entre le contenu numérique et la façon dont il est consommé. Allison Moore se concentre sur l’impact du format panoramique dans les processus de narration visuelle, depuis les fresques de l’antiquité jusqu’aux formes contemporaines d’art numérique en passant par l’invention des dioramas créée au XIXe siècle par Louis Daguerre. Explorant à la fois les évolutions technologiques contemporaines comme la réalité virtuelle et les traditions cinématographiques, elle étudie notre relation physique avec les images mouvantes et souhaite développer de nouvelles structures de relations temps et espaces.
Allison Moore s’inspire de ses souvenirs, de ses rêves, d’endroits qu’elle a visités ou même de références littéraires. Ses créations croisent différentes pratiques artistiques ainsi que de nombreuses techniques d’animation et de composition. Fortement influencé par les dadaïstes et les surréalistes, son travail s’inscrit dans la culture du collage. La désincarnation du personnage, la modification des proportions et des perspectives et la décontextualisation des images sont au cœur de ses méthodes de production. Elle isole les objets et les figures de leur milieu d’origine pour les replacer, les réarranger dans de nouveaux espaces, confirmant ainsi leur signification ou en créant de nouvelles.